Revue de Presse

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Gabriel de la Varande tire sa révérance

L'Yonne Republicaine, édition du mardi 13 mars 2007.

Nécrologie.

Le comte Gabriel Mallard de la Varende, propriétaire des grottes d'Arcy-sur-Cure et du manoir du Chastenay, s'est éteint vendredi, à l'âge de 88 ans, dans son appar­tement de Neuilly. Il sera inhumé mercredi après-midi au cimetière de Tharoiseau auprès de son épouse, décédée il y a un an. Une cérémonie religieuse aura lieu a la basilique de Vézelay, à 14 heures.

Victime d'un accident cardiaque il y a quelques années, Gabriel de la Va­rende continuait à déployer une belle énergie et à four­miller de projets, signant publications et ouvrages à 80 printemps bien sonnés. A vrai dire, la vie du comte, personnage au caractère entier, ne manquant ni d'hu­mour, ni de malice, n'aura jamais rien eu d'un long fleuve tranquille. Combat­tant de la France libre à tout juste 20 ans, membre des services de renseignements de l'Armée en Indochine, il fut prisonnier des Japonnais en 1945 et placé en camp de travaux forcés.

Héritier par sa grand-tante du domaine d'Arcy et du Chastenay, Gabriel de la Varende ne manquait pas de projets pour animer le site. Dès son arrivée dans les lieux en 1968, il souhai­tait y créer un son et lu­mière. Mais cet héritage contesté lui vaudra près d'un quart de siècle de pro­cédures pendant lesquelles la nomination d'un adminis­trateur l'empêchera de jouir pleinement de son bien.

A partir de 1990, récupé­rant ses droits de propriété, Gabriel de la Varende, n'aura de cesse d'ouvrir ses grottes aux chercheurs pour tenter d'enrichir leur his­toire. L'association COR A basée à Saint-Moré et nom­bre de scientifiques profite­ront de l'aubaine, rendant la politesse à leur hôte en mettant au jour, dans la grande grotte, plus d'une centaine de peintures pré­historiques datées de près de 30 000 ans. D'autres recherches mons conventionnelles verront des bac­téries calcaires restaurer une statue dans les eaux souterraines. Et pour le plus grand amusement du maître des lieux, un tas de déjec­tions de chauve-souris mo­numental sera passé au cri­ble pour tenter de connaître ce qu'avaient mangé ces petites bêtes à travers les siècles. Et par voie de conséquence connaître ce qui poussait alentour.

Inlassable communicateur, l'homme était curieux de tout et avait de surcroît bien compris l'intérêt qu'il pouvait tirer de ce bouillon­nement. Chaque année, l'avant-veille de la réouver­ture de ses grattes au grand public, il ne manquait ja­mais de rendre compte au­près des médias des décou­vertes de la précédente campagne de fouilles...

Avocat, écrivain, historien et conteur hors pair, Gabriel de la Varende savait aussi faire revivre sa -demeure alchimique » fors des visites guidées qu'il lui arrivait ré­gulièrement d'animer. Une autre passion qui lui a fait noircir des centaines de pages, à défaut de parvenir à changer le plomb en or.

nc.

Article mis en ligne le : 17 avril 2008