Revue de Presse

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Les lendemains bien réels d'une formation spéléo-secours

L'Yonne Republicaine, édition du vendredi 09 juin 1989.

Voilà peu, les spéléologues du département ont suivi un stage de formation aux secours dans une cavité de Mailly-le-Château. Le hasard a voulu qu'une partie d'entre eux se retrouvent face à un accident réel, dimanche, en Côte-d'Or.

Dans notre édition de lundi, nous relations comment une jeune spéléologue avait été secourue au fond d'une cavité en Côte-d'Or, alors qu'elle était prise d'une violente crise de tétanie. Alain Guyon, responsable départemental de la spéléo-secours, était présent. Il a pu juger sur place de l'utilité d'un stage de formation organisé avec des membres du Spéléo-Club de Chablis quelques jours auparavant.

« Nous avions repéré une cavité inconnue du côté de Mailly-le-Château, afin de mettre en situation réelle une équipe de spéléologues en difficultés », explique-t-il. Cette même journée avait été subdivisée : le matin, une formation en extérieur sur falaises ; l'après-midi, les applications en milieu souterrain, sous le regard des spécialistes, seuls juges de la bonne marche à suivre.

Le but visé par la structure locale de la fédération française de spéléologie était, d'une part, d'entretenir des équipes de l´Yonne constituées (quinze à vingt personnes), d'y intégrer d'autres spéléos autonomes qui n'avaient jamais fait de spéléo-secours, de donner une information à des jeunes mineurs débutants, ainsi qu'une initiation et une préformation, car il faut être majeur pour pouvoir intervenir sur un accident.

Aptes à intervenir

Sur place, chacun leur tour, les spéléos ont étudié et appliqué les méthodes permettant de tirer un coéquipier d'une difficulté. Evacuer un blessé fictif avec une civière spéléo, mettre en place une tyrolienne, autant de cas abordés pour les vingt-cinq personnes présentes sur les quarante-cinq fédérées de l´Yonne. « Un bon taux de participation », selon Alain Guyon. Une remise à jour appréciée.

Les exercices d'application de l'après-midi se sont déroulés en deux temps : d'abord la recherche de la victime, supposée tombée dans une cavité, puis son conditionnement et son évacuation.

« Nous avons testé toutes les facultés du travail en équipe et l'adaptation des connaissances dans une mise en situation réelle à l'intérieur d'un site méconnu. »

Selon Alain Guyon, les « élèves » ont été jugés aptes a intervenir de façon cohérente en cas de pépin.

Il a pu le vérifier sur le terrain dimanche dernier, donc, avec cet accident survenu en Côte-d'Or.

« Fortuitement, nous nous trouvions à plusieurs groupes dans cette cavité ! »

Suite à la crise de tétanie de la spéléologue, un collègue de Dijon et lui-même ont pris les choses en main.

« Nous avons fait gagner du temps aux équipes de l'extérieur en amenant déjà la victime jusqu'au puits, en appliquant les méthodes de spéléo-secours enseignées quelques jours avant. »

Les spéléos de son équipe, ainsi que les autres présents dans cette cavité, et pas très au fait des formations données par la fédération, ont été à même de juger sur pièce de l'efficacité de l'organisation en matière de secours souterrain.

« La solidarité a joué sur tous les plans : aide à la victime, relais avec les secours extérieurs, prise de conscience des personnes possédant un bagage trop léger », conclut Alain Guyon.

Y. H.

Article mis en ligne le : 16 avril 2008