Revue de Presse

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INSOLITE - A Lainsecq, une équipe de spéléologues a exploré un puits d'où sortent des bruits étranges

L'Yonne Republicaine, édition du lundi 10 octobre 2011.

Les spéléologues sont descendus à près de 70 m de profondeur et sous l'eau pour tenter de découvrir une salle souterraine ou un conduit.

Il existe un puits mystérieux à Champmartin, un hameau de Lainsecq. Parfois, il en sort un bruit étrange, comme un souffle ou une sorte de grondement qui fait frissonner les quelques habitants du lieudit. Huguette Delaflotte-Gauffilier, la propriétaire du terrain où se trouve ce puits, raconte qu'au moment de sa construction, une salle souterraine avait été découverte. « Mon aïeul disait qu'on pouvait y une charrette et deux boeufs », se souvient l'octogénaire.

Alerté de l'étrangeté de ce phénomène par un habitant du hameau voisin de Vaurimbert, Bernard Giraud, une équipe du Spéléo club de Chablis s'est rendu sur place samedi matin, décidée à venir à bout de ce mystère.

« La particularité de ce puits, c'est qu'il est très chaud »

Ces amateurs de cavités souterraines étaient déjà venus en novembre 2007. Ils s'étaient laissés glisser le long d'une corde et étaient descendus à 55 m, alors que le puit en fait plus de 70 (l'équivalent d'un immeuble de 25 étages) . Même s'ils n'avaient pas découvert de salle souterraine ou d'élément permettant d'expliquer les bruits, cette expérience leur avait laissé un souvenir assez singulier. « La particularité de ce puits, c'est qu'il est très chaud, fait remarquer Frédérique

Bouchard. Je n'ai jamais autant sué en descendant dans un puits. »

Redoublant de curiosité, les spéléologues sont revenus cette fois ci, accompagnés d'un membre plongeur, capable d'explorer ce qui se trouve sous l'eau. Muni d'une combinaison étanche, de bouteilles de plongée, casque, lampes, ceinture de plombs, et palmes, soit plus de 25 kg de matériel, c'est au tour de Lionel Michaux de descendre. Au fur et à mesure qu'il se laisse glisser, la lumière de sa lampe diminue, jusqu'à devenir un minuscule point, et disparaît sous l'eau. Il lui faudra plus d'une heure pour remonter.

« Je suis descendu à 10 m de profondeur mais je n'ai rien trouvé. Je n'ai pas vu par où l'eau s'infiltrait non plus. Peut-être y a-t-il un trou tout près du fond, car je n'ai pas pu me baisser », déclare-t-il en nage, une fois revenu. Pour les spectateurs présents, c'est la déception. « Ça restera un grand mystère, conclu Bruno Bouchard, président du club, Mais ce n'est pas grave, il en faut bien des mystères. »

D'autres mystères souterrains ? Si vous rencontrez un trou, un puits ou une cavité sur votre terrain et que vous voulez savoir ce qui s'y trouve, le Spéléo club de Chablis se ferra une joie de l'explorer. Vous pouvez le joindre au 03.86.47.01.72. Ce type d'expédition nécessite du matériel et un entraînement particulier.

Thibault Chaffotte

HISTOIRE

Un puits de plus de 150 ans

Les habitants de Champmartin peuvent être fiers de leur puits. D'après Huguette Delaflotte-Gauffilier, propriétaire du terrain sur lequel il se trouve, ce sont les habitants du hameau qui ont commencé à le creuser. « Ils ont fait ça pendant cinq hivers et arrivés à 43 m, ils ne pouvaient plus continuer », raconte-t-elle. C'est alors qu'ils font appel à un puisatier. L'octogénaire dispose encore que l'acte notarié passé entre ce dernier et les cinq familles qui l'ont embauché. Le document qui date de 1846, précise que Joseph Liron, de Trucy-l'Orgueilleux (Nièvre) sera payé 500 francs « en or ou en argent », dont la moitié sera versée au début des travaux et le reste à la Saint-Martin suivant la fin des travaux. Par ce moyen les habitants s'assuraient que le puisatier avait creusé suffisamment profond pour avoir de l'eau toute l'année.

Article mis en ligne le : 16 octobre 2011