Revue de Presse

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Les spéléos sont de sortie

L'Yonne Republicaine, édition du samedi 01 octobre 2005.

Ce week-end, à l'occasion des quatrièmes Journées nationales de la spéléologie, le Spéléo club de Chablis organise, avec l'agence de l'eau Seine-Normandie, une grande opération de découverte. Cela se pase autour de la rivière souterraine du Puits-Bouillant, à saint-Aubin-Chateauneuf, dans l'aillantais (1). Bruno Bouchard est le président des spéléologues chablisiens.

L´Yonne Républicaine. Combien y a-t-il de spéléologues et de clubs de spéléologie dans l'Yonne ?

Bruno Bouchard. Il y a à peu près 45 spéléologues dont 30 adhèrents au Spéléo club de Chablis. Il existe un autre club, Yonne spéléo, à Tonnerre.

Que diriez-vous si vous vouliez donner envie d'y goûter ?

Venez nous voir samedi et dimanche au Puits Bouillant ! Gamin, qui n'a jamais rêvé de se rouler dans la boue, de marcher dans l'eau. Eh bien avec la spéléologie, on peut réaliser ce rêve et sans se faire gronder après. Ce loisir donne l'occasion de voir des paysages qui n'existent pas en surface. C est très surprenant de voir des rivières couler sous la terre; de vraies rivières, avec des cascades.

Est-ce que c'est dangereux ?

Non. Sinon, on n'emmènerait pas les gens. Ce qui peut inquiéter dans la spéléologie, c'est qu'en cas de problème il faut des moyens de secours spéciaux. Mais lorsqu'on est bien encadré, dans un club de la Fédération française, on ne court pas de risques. Les cadres sont là pour enseigner et apprendre à respecter des règles très simples de sécurité. Nos adhérents ont de 12 à 75 ans pour le plus âgé.

Est-ce que ça coûte cher ?

Pas tellement. Quand les gens débutent, on leur prête du matériel afin qu'ils puissent par la suite s'équiper progressivement. II y a, c'est vrai, un investissement au démarrage, mais une fois qu'on est équipé, la spéléologie ne coûte pas plus cher que d'autres sports ou loisirs.

Pourquoi avez-vous choisi de faire découvrir le Puits Bouillant ce week-end ?

C'est une des rivières souterraines les plus importantes du département. Elle est accessible au plus grand nombre dans les premiers 700 mètres. De surcroît, c'est la plus longue rivière creusée dans la craie en France.

Pouvez-vous en citer d'autres dans l'Yonne ?

Les rivières souterraines de Bierry-les-Belles-Fontaines dans le Tonnerrois, La Guinand en Pays d'Othe, Beaudemont à Villeneuve-sur-Yonne ; les gouffres de Villepot à Courson-les-Carrières, la Côme Sainte-Marie à Massangis... Toutes ces cavités peuvent être visitées.

Les clubs font-ils des découvertes, et comment ?

Ils font des visites de grottes, forment leurs membres et effectivement prospectent pour découvrir de nouveaux réseaux souterrains. Pour cela, il faut se promener dans des zones calcaires, chercher des signes. Un petit trou, une source peuvent déboucher sur une rivière souterraine. Notre dernière grande découverte, en 2004 à Voutenay-sur-Cure, est partie d'un trou de 20 centimètres de diamètre avec des courants d'air. Au bout, la grotte est longue de 50 mètres. Les indications des gens du pays sont précieuses, comme pour Bierry : en deux ans, on a découvert deux grottes de plus d'un kilomètre, ce qui est exceptionnel dans le département.

Propos recueillis par Daniel GUA

(1) Le Spéléo club et l'agence proposent une visite d'une partie de la rivière, des expositions et une conférence débat. Lire le programme complet avec les horaires dans Yonne Mag.

Article mis en ligne le : 17 avril 2008